Lutte à la renouée du Japon à l’île d’Orléans - AF2R - Association forestière des deux rives

Lutte à la renouée du Japon à l’île d’Orléans

À propos du projet

La renouée du Japon est une plante exotique envahissante bien implantée sur l’île d’Orléans, plus d’une dizaine de colonies y ont été répertoriées.

Par la campagne « Mon île sans renouée », l’Association forestière des deux rives (AF2R) et ses partenaires souhaitent sensibiliser les résidents de l’île d’Orléans à la problématique de la renouée du Japon afin qu’ils soient mieux outillés pour lutter contre cette espèce indésirable. L’objectif ultime étant de protéger les richesses de l’île en préservant la biodiversité et la pérennité des usages du fleuve Saint-Laurent.

Pour ce faire, l’AF2R organisera plusieurs activités de sensibilisation dont des conférences, des ateliers éducatifs dans les écoles, ainsi que du porte-à-porte, en plus d’inviter les citoyens à signaler les colonies présentes sur l’île. La mise sur pied d’un site de démonstration de lutte à la renouée du Japon permettra aussi d’organiser des événements publics d’identification de l’espèce et des ateliers communautaires de contrôle manuel et de restauration par la plantation d’arbres, d’arbustes et d’herbacées indigènes. Enfin, les citoyens aux prises avec des colonies de renouées dans leurs milieux naturels d’intérêt pourront faire la demande d’un plan de lutte.

Les menaces de la renouée

Considérée comme l’une des pires espèces exotiques envahissantes de la planète, la renouée du Japon a de nombreuses répercussions au niveau environnemental, social et économique :

Peut favoriser l’érosion des berges
Réduit la diversité des espèces végétales en formant des colonies denses et créant de l’ombre
Réduit la diversité des espèces animales en dégradant leur habitat
Bloque l’accès et la vue aux cours d’eau
Peut s’infiltrer sans les fissures d’infrastructures

Les bonnes pratiques

Afin de lutter contre la renouée du Japon, l’étape la plus importante est la prévention, étant donné que, une fois implantée, la renouée est difficile à éradiquer.

Prévenez la propagation de cette plante envahissante :

Apprenez à la reconnaître (voir plus bas sur cette page) et sensibilisez votre entourage
Privilégiez les espèces floristiques indigènes sur votre terrain
Ensachez et jetez les résidus végétaux de renouée du Japon au lieu de les composter
Nettoyez tout matériel ayant été en contact avec la renouée
Consultez un expert pour vous accompagner dans une méthode de lutte appropriée à votre colonie

Les résidus de renouée et la terre extraite du sol doivent être disposés dans des sacs à ordure robustes et étanches. Ces sacs doivent ensuite être mis dans les bacs à ordures, puis acheminés à l’incinérateur de la Ville de Québec. De plus, les méthodes de lutte doivent être réalisées avec rigueur et assiduité plusieurs fois par année et pendant plusieurs années pour assurer le contrôle de l’espèce. En effet, une méthode de lutte négligée ou faite partiellement stimule la croissance et la dispersion des plants.

Si vous souhaitez entamer une méthode de lutte contre la renouée du Japon chez vous, nous vous recommandons fortement de consulter un expert dans le domaine. De plus, les travaux dans les milieux humides et sur les rives de cours d’eau nécessitent des autorisations. Un permis est également requis pour les travaux d’excavation. Informez-vous auprès de votre inspecteur municipal avant d’entreprendre la lutte dans ces milieux.

Passez à l’action!

Mobilisez-vous pour protéger votre île et apprenez à identifier et contrôler la renouée du Japon!

Signalez la présence de la renouée du Japon sur l’outil iNaturalist :

  1. Créez-vous un compte
  2. Cliquez sur l’onglet «Communauté» et sélectionnez l’onglet «Projet»
  3. Dans la barre de recherche, inscrivez le nom du projet «Mon île sans renouée» et rejoignez le projet
  4. Cliquez sur l’onglet «Téléverser» pour enregistrer une colonie de renouée. Il vous faudra :
    Une photo de la plante
    La date de l’observation
    Les coordonnées de la localisation
  5. Sauvegardez

 Abonnez-vous gratuitement à l’infolettre du projet afin de suivre ses développements et connaître ses événements à venir : S’abonner ici

Signifiez votre intérêt à devenir bénévole pour les activités d’identification, de contrôle manuel et de restauration en remplissant ce formulaire : Cliquez ici

Vous avez de la renouée du Japon sur votre terrain? Soumettez-le comme site potentiel de lutte en remplissant ce formulaire : Cliquez ici

Plusieurs autres activités seront offertes à la communauté au cours du projet, suivez-nous sur Facebook pour ne rien manquer!


Apprenez-en plus sur cette envahissante!

La renouée du Japon (Reynoutria japonica) est une espèce floristique exotique envahissante originaire de l’Asie de l’Est, introduite en Amérique par l’horticulture. C’est une plante herbacée vivace à croissance rapide (1 à 8 cm par jour!) qui aime particulièrement les espaces ouverts et les milieux riverains. Très coriace, la renouée du Japon pousse bien dans divers sols, même les milieux perturbés, et elle est capable de pousser au travers des structures comme l’asphalte au printemps et peut s’infiltrer dans les fissures du béton. On la trouve souvent sur les bords de chemins et de voies ferrées, dans les friches et les jardins.

La renouée du Japon possède un système racinaire composé de rhizomes, desquels poussent de nouvelles tiges à proximité des tiges existantes. Son système racinaire peut s’étendre jusqu’à 2 m horizontalement. Ce processus permet à la renouée du Japon de s’étendre rapidement sur un territoire donné.

Formée de plusieurs tiges ayant poussé l’une à côté de l’autre, la renouée du Japon apparaît comme une haie compacte, et souvent impénétrable. Un regroupement de tiges formant une haie, ou un buisson, est appelé une colonie. Une colonie peut atteindre plus de 2 à 3 m de hauteur, et s’étendre sur plusieurs centaines de mètres!

Comment la reconnaître?

Tiges :

Couleur verte à rougeâtre, possiblement avec taches pourpres
Forme lisse et creuse avec “noeuds” plus foncés, similaire au bambou

Feuilles :

Disposition en alternance sur la tige (pas vis-à-vis)
Forme ovale à triangulaire, avec l’extrémité pointue et la base tronquée
Bords des feuilles non dentelés (lisses)
Taille de 7 à 15 cm de long par 5 à 12 cm de large

Fleurs et fruits :

Grappe de petites fleurs
Couleur blanc crème
Floraison en août et septembre
Fruits blancs (graines) en grappes

Reproduction et propagation

Le système de propagation par rhizome est très efficace, et permet de s’étendre sans devoir passer par la reproduction sexuée. La plante assure son succès reproducteur en étant aussi capable de se reproduire par dispersion de fragments de plantes, qui se propagent par le vent, l’eau, la faune ou même l’humain et vont s’insérer dans le sol dans un nouvel environnement. En laboratoire, un bout de seulement 1 gramme de renouée du Japon est suffisant pour créer une nouvelle colonie! Toutefois, la masse minimale requise pour qu’un nouvel individu émerge dans la nature n’est pas documentée.

La renouée possède aussi un système de reproduction sexué, mais au Québec les conditions climatiques ne sont pas toujours propices à la formation de graines.

Plantes semblables

La renouée du Japon peut être confondue avec deux proches parentes, la renouée de Sakhaline (Reynoutria sachalinensis) et leur hybride, la renouée de Bohème (Reynoutria bohemica), qui possède un mélange de leurs caractéristiques respectives. Ces deux autres renouées sont également des espèces exotiques envahissantes qui peuvent causer des dommages dans leur environnement.

La renouée de Sakhaline

 Feuilles beaucoup plus grosses (de 25 à 30 cm de long)
Base de feuille cordée (en forme de coeur)
Poils visibles à l’oeil sur les nervures

La renouée de Bohème

 Feuilles entre 15 à 25 centimètres de long
 Petits poils visibles à la loupe sur les nervures sous la feuille

Feuilles de renouée du Japon (à gauche), de renouée de Bohème (au centre) et de renouée de Sakhaline (à droite)

© 50 plantes envahissantes, 2019

Les trésors de l’île à préserver

L’île d’Orléans bénéficie d’une richesse écologique unique. Malgré le territoire restreint de l’île, la biodiversité y est très variée.

En effet, on y trouve la gentiane de Victorin (Gentianopsis virgata ssp victorinii) et la cicutaire de Victorin (Cicuta maculata var. victorinii), des espèces menacées et endémiques à l’estuaire d’eau douce du Saint-Laurent. Une espèce endémique est une espèce dont la géographie est naturellement restreinte à une zone spécifique. D’ailleurs, on y trouve plusieurs espèces en péril dont la salamandre sombre du Nord (Desmognathus fuscus), la couleuvre à collier du Nord (Diadophis punctatus edwardsii) et le goglu des prés (Dolichonyx oryzivorus).

Cependant, la renouée du Japon occupe le même habitat que certaines de ces espèces et menace le maintien de la biodiversité. L’île abrite aussi plusieurs milieux humides et des boisés à haute valeur écologique qui risquent de se dégrader avec la renouée du Japon. Ces milieux rendent de nombreux services écologiques aux citoyens de l’île d’Orléans, il est donc essentiel de les protéger.

Couleuvre à collier du Nord (Diadophis punctatus edwardsii)

© Martin Ouellet, Amphibia-Nature

Gentiane de Victorin (Gentianopsis virgata ssp victorinii)

© Audrey Lachance

Ressources supplémentaires

Pour en savoir plus sur la renouée du Japon, nous vous suggérons ces vidéos fort intéressantes réalisées par des experts en espèces exotiques envahissantes :

Webinaire du COBARIC avec l’expert Claude Lavoie >

Webinaire du COBARIC avec l’expert Étienne Branquart >

Webinaire sur le projet Mon île sans renouée avec Sarah Leduc >

Sources et références

MELCCFP – Espèces exotiques envahissantes >
MELCCFP – Renouée du Japon >
CRE Capitale-Nationale – Renouée du Japon >
Université Laval – Plantes envahissantes/Renouée du Japon >
AF2R – cahier du propriétaire >
FQPPN – Renouée du Japon >
ZIP des Seigneuries – Contrôle de la renouée du Japon >
CQEEE – Guide technique de contrôle mécanique de la renouée du Japon >
FIHOQ – Campagne de lutte aux plantes envahissantes >
Livre : 50 plantes envahissantes : protéger la nature et l’agriculture. Lavoie, Claude (2019). Québec : Les publications du Québec. 416 pages

Pour information

Thierry Ah-woaye
Chargé de projets en éducation et conservation
education@af2r.org


Ce projet est une initiative et une réalisation de :

En collaboration avec :

         

Ce projet a aussi été rendu possible grâce à une contribution du Fonds d’action Saint-Laurent (FASL) via son Programme maritime pour la biodiversité du Saint-Laurent (PMB), en collaboration avec Avantage Saint-Laurent, la nouvelle vision maritime du Gouvernement du Québec.

Agence des forêts privées de Québec 03
Comité d’environnement de Saint-Pierre
Conseil de bassin de la rivière du Cap-Rouge
Conseil régional de l’environnement – région de la Capitale-Nationale
Environnement et Changement climatique Canada
Ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs
MRC de L’Île-d’Orléans
Municipalité de Sainte-Famille-de-l’Île-d’Orléans
Municipalité de Saint-Laurent-de-l’Île-d’Orléans
Stratégies Saint-Laurent
Syndicat des propriétaires forestiers de la région de Québec
Union des producteurs agricoles de l’île d’Orléans
Université Laval